Education populaire pour et par les jeunes : Pratiques numériques, lieux innovants et médias de jeunes.

Les mouvements d’éducation populaire, membres du CNAJEP, représentent plus de soixante-dix fédérations nationales et associations regroupant un très grand nombre d’adhérents. Le nombre total généralement retenu est de 430 000 associations d’éducation populaire pour un nombre total d’associations estimé à 1 300 000. On observe depuis une quinzaine d’années un renouveau de la référence à l’éducation populaire dans le cadre de projets orientés vers l’émancipation citoyenne par le partage des savoirs et la réduction des inégalités scolaires et sociales.

Au coeur de ces mutations, l’éducation populaire demeure structurée par deux traits constants, favoriser l’accès du plus grand nombre à la culture, d’une part, et d’autre part, l’accès aux savoirs et à la culture comme condition de l’exercice de la citoyenneté.
Mais le déploiement de ces objectifs se fait désormais dans un contexte renouvelé par la place croissante du numérique, l’émergence de nouveaux espaces et de nouveaux médias
.La place croissante du numérique
L’omniprésence du numérique dans l’ensemble des éléments de vie des individus et des collectifs est partie prenante de ces transformations. Cette « révolution technologique » ouvre la possibilité d’un accès massif aux savoirs, et favorise les phénomènes de coopération et d’autodidaxie. La question de la « fracture numérique », entendue principalement comme un enjeu d’équipement, cède progressivement la place à la problématique de « l’inclusion numérique »
La diversité des usages des nouvelles technologies a donné peu à peu à tous de nouveaux moyens d’apprendre et de coopérer à la production des savoirs et ont permis à chacun de participer à la transmission et à la diffusion des apprentissages. La question numérique représente un enjeu d’insertion sociale, professionnelle et d’expression citoyenne.
: « au-delà des territoires, la montée d’Internet, des réseaux sociaux et des modèles collaboratifs du web bousculent nos modes de vie. Sous l’action de communautés apprenantes désireuses de partager les savoirs par la pratique, des modèles coopératifs innovants émergent partout dans le monde. Consommation collaborative, FabLab, Do It Yourself, open hardware, open science – les pratiques se réinventent et se multiplient »7
Nouvelles pratiques, nouveaux lieux . Toutefois, ces pratiques et leur maîtrise restent encore marquées par des inégalités sociales fortes.
Le développement de nouveaux espaces, de lieux innovants organisés par et pour les jeunes permet de renouveler les pratiques et les publics de l’éducation populaire.
Des espaces publics font cohabiter localement des mondes variés cherchant dans l’échange, le partage et la collaboration, les clefs de nouveaux apprentissages et d’une émancipation par la participation politique, le développement économique et la densification d’un tissu social solidaire. Des acteurs de l’éducation populaire sortent également des lieux institués pour aller au devant des jeunes dans les lieux où ils se réunissent ou pour toucher des publics empêchés d’y accéder.
Enfin de nombreuses initiatives incitent à faire davantage le lien entre éducation populaire et acteurs du numérique au sein de lieux qui leur seraient dédiés en lien avec les collectivités territoriales
De nouveaux médias comme leviers pour l’expression et la participation des jeunes .
Les médias intéressent les jeunes à un triple titre : « vecteurs d’information, ils donnent sens aux nouvelles ; réflecteurs d’attitudes et de comportements, ils modélisent des façons de se conduire à encourager ou à rejeter ; enfin, en tant que support communicationnels, ils permettent à la fois de communiquer et de se mettre en scène, de jouer avec son identité ou plutôt ses identités »
Conseil national du numérique, Citoyens d’une société numérique, accès, littéracie, médiations, pouvoir d’agir, octobre 2013. . La promotion de médias produits par les jeunes s’inscrit dans cette dynamique d’éducation aux médias: faire des jeunes des producteurs et commentateurs d’informations, les soutenir dans la participation à la constitution d’un journalisme citoyen et permettre la transformation de l’image des jeunes dans les médias et de l’image des médias auprès des jeunes.

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